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3 juin 2009

La cathédrale visée

Extrait de " la France héroïque et ses alliés - tome 1 "

Le crime de Reims, il n'est pas d'autre terme pour qualifier un attentat de ce genre, sadique et inutile, qui offense l'oeuvre sacrée et la majesté funèbre des siècles passés, qui va frapper les pierres et les vitraux, les figures peintes et sculptées, comme il frapperait les images et les squelettes des morts dans un cimetière, ce crime a pu s'accomplir sans une nette protestation des neutres de tout genre. [...]

Au commencement de septembre la cathédrale avait été atteinte et écornée par de puissants obus de 220 qui détériorèrent des fenêtres du transept principal et quelques sculptures extérieures. Mais c'est l'après-midi du 19 que les obus incendiaires tombèrent sans interruption sur le splendide édifice, aussi exactement repéré qu'une gare de chemin de fer et un ouvrage fortifié. Le feu prit à l'échafaudage accoté à la tour du Nord-ouest en réparation. En un rien de temps, les chevrons, les poutrelles flambèrent comme des copeaux. Des flammèches coururent sur la vaste toiture de l'église, ne tardèrent pas à propager le feu aux poutres aussi grosses que des corps d'homme, en firent un bûcher fabuleux grondant comme une tempête en fureur. Les flammes, la fumée brûlante étreignirent les murs et les tours, grillèrent les sculptures. Des bois enflammés de la toiture tombant dans l'intérieur de la nef allumèrent les bottes de paille qui servaient de couche à des blessés allemands.
Quelques jours auparavant un des fils du Kaiser avait fait  lui-même étaler ces bottes de paille, destinées à la Croix-rouge allemande :

" La meilleure preuve de mon respect pour l'édifice, avait dit le louveteau à la municipalité, c'est que je veux y installer mes blessés ; l'endommager est un crime que je ne veux pour rien au monde commettre. "

Il a tenu parole à la façon de sa famille.

reims2
in la France héroïque et ses alliés - tome 1

Le feu prit donc vite intérieurement aux confessionnaux, aux chaires, aux stalles du choeur, aux bancs, aux chaises de la nef, et calcina les sculptures du revers de la façade. Des hommes admirables, militaires, civils, ecclésiastiques, eurent toutes les peines du monde pour sauver quelques-uns des blessés qui étaient couchés là, mais une quinzaine, qu'on n'eut pas le temps de sortir sous l'averse des obus, furent brûlés par l'incendie qu'allumaient les canons de leur armée.[...]

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