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6 juin 2009

Reims vu de l'arrière

Dans " la guerre vu d'une ambulance ", l'Abbé Félix KLEIN note le 22 septembre 1914 :

Abb__F_Klein

Onze heures trente - funérailles, ce matin d'un capitaine anglais. Une compagnie de la garde républicaine a rendu les honneurs militaires. Sa femme, partie aussitôt prévenue, est arrivée une heure trop tard.
Un zouave est mort tout à l'heure.
Et la bataille où ils furent frappés l'autre semaine n'est pas encore finie. Dieu soit loué de ce qu'elle tourne peu à peu à notre avantage ! Mais neuf jours de ce massacre ! On nous a encore apporté, hier soir, quatre officiers anglais grièvement atteints. Les bonnes nouvelles des opérations ne suffisent pas à dissiper la vision des blessures, ni celle des cercueils. Et tant de morts ailleurs, dans les hôpitaux, sur le champ de bataille ! Tant de femmes , de mères, d'enfants à jamais privés de leur soutien et de leur amour ! Et, dominant les scènes de carnage, la cathédrale de Reims qui achève de brûler ! Notre chère France découronnée de son plus beau souvenir ! Mais plus à plaindre encore la nation allemande, éternellement déshonorée.[...]

Des oldats français racontent : " Des Alboches, on en trouvait partout, même au bout de plusieurs jours : dans un grenier, dans le foin, derrière les haricots. Il y en a de petites bandes plein les bois. Ils sortent, la nuit, pour attraper des betteraves, des carottes, des pommes. Nous entrons dans l'église d'un village abandonné. Il y en avait un pauvre vieux, les cheveux tout fris. Le voilà qui se met à genoux, faisant signe qu'il a trois enfants. On l'emmène, on le traite comme nous.

Une autre fois - c'était une tranchée - il y avait beaucoup de morts, et quatre vivants ; ils mouraient de faim. Ce qu'ils se sont jeté sur notre pain !... Une autre fois, nous étions seulement quatre. On trouve quinze Allemands. Ils jettent leurs fusils et l'un deux explique en français qu'ils veulent être prisonniers, qu'ils n'ont pas mangé de trois jours, qu'ils en ont assez, d'une guerre pareille ! " Ce dernier trait est universel, et je l'ai entendu vingt fois. Les Allemands encadré tiennent bon, comme un mur épais ; dispersés, ils ne songent qu'à se rendre, surtout s'ils ont faim.[...]

L'Abbé Félix KLEIN était affecté à l'Ambulance américaine de Neuilly sur Seine. " La guerre vu d'une ambulance " est son journal de l'année 1914. Ce récit m'a également servi pour le blog du 147è  RI.

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