Tranchée, fanfaronnade, obus et photos
22 juin 1915
[...] 10 h. J'arrive des tranchées. Toute la journée ballade dans les boyaux de 1ère ligne. A un point on construisait un créneau et on arrangeait les fils de fer barbelé de 1ère ligne. Tout le monde dehors. Nous sortons nous autres aussi et on engueule les Boches
- Quoi, fainéants, plus de munitions ? Vous avez foutu le camp ?
Et un tas de qualificatifs. Moi j'en profite pour faire des photos, puis on s'en va.
On était pas parti depuis 2 minutes que 2 obus de 150 tombent juste à l'endroit sans tuer ni blesser personne d'ailleurs. (...) Ils nous ont arrosé de quelques schrapnells qui d'ailleurs n'ont fait aucun mal.
Le soir on a tiré une rafale d'artillerie sur eux puis ils se sont tenus tranquilles. Mais c'est là où j'ai entendu le plus près un éclatement à vingtaine de mètres environ. En outre à la jumelle vu 4 Boches devant Cernay. J'ai tiré un coup de fusil dessus ce qui n'a d'ailleurs fait aucun mal.
Avec l'aimable autorisation de Gilles BERNARD, son petit-fils.