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24 octobre 2010

Reims la Maladrerie : ma maison

18 juillet 1915
Je me suis débrouillé à fond pour les permissions. Je devais partir le premier. MENU [le Médecin chef] a trouvé cela outrageant et a fait partir le médecin auxiliaire à ma place. Je pars par la rue de la Maladrerie le remplacer pour 8 ou 15 jours. Au fond se trouve le cimetière de l'Est contre le hangar de tramway. Devant la rue de la Maladrerie.
Ma maison est la seule qui n'a rien.
Celle à côté occupée par les brancardiers fut touchée mais a été arrangée. Au point de vue protection, zéro. Les balles même rentrent chez nous mais depuis septembre [1914], pas un obus n'est tombé par ici.

Ma maison est un chalet suisse, jardin devant, 2 étages.
Le 1er sert de débarras et n'est pas occupé, le rez-de-chaussée comprend 2 pièces : l'une salle de visite, l'autre personnelle où j'ai un lit, une table. glaces partout. Derrière, une soupente fut transformée en salle de douches avec une pomme d'arrosoir. Le sol est divisé en trois : l'une est occupé par une évier qui sert d'écoulement, le deuxième est une grande plaque de marbre blanc prise au cimetière, le 3è en contre bas est du sable fin. L'eau de la ville à discrétion. Pour déjeuner, j'ai un brancardier qui me fait ma popote et mes chambres.
Au point de vue service : rien. Attendre les événements, on les attend depuis 9 mois.
Je m'occupe de faire construire un abri pour blessés à 7m de profondeur et le côté embêtant est la montée des tôles.
Ce poste en effet, se trouve à 500 m des premières lignes allemandes. De plus, les tôles se trouvent à 1.200 m et j'ai besoin de 13 tôles. Or, chaque tôle pèse 110 kg et il faut 5 hommes. De plus on ne travaille que la nuit. Moi, j'ai besoin de 60 hommes, et le Capitaine ne veut pas me les donner ayant peur de se dégarnir. Je m'adresse au Commandant du secteur, le Commandant du 348è, qui me les donne. Comme chef de travaux, j'ai un infirmier, notaire à Lille. Et ça marche.

En outre, j'ai un pansement à faire au directeur de la maison de champagne CHAUVET (?), blessé d'un éclat d'obus. Cela me procure une bouteille de champagne chaque jour, et une visite agréable.

Ce soir nous avons détruit à coup de 75, un convoi d'artillerie allemande sur la route de Witry à Reims, à l'entrée de Cernay : joli tableau, cris, galops de chevaux, explosions, chahut infernal.

Avec l'aimable autorisation de Gilles BERNARD, son petit-fils.

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