La Ferme de Thiaumont ne répond plus...
Le Colonel commandant la 103è brigade reçoit un renseignement d'après lequel la ferme de Thiaumont serait aux mains de l'ennemi. Il adresse au Lieutenant-colonel commandant le 347è l'ordre suivant :
" Me rendre compte s'il est exact que la Ferme de Thiaumont soit aux mains de l'ennemi. Pour cela il ne s'agit pas de barrage, il faut qu'on y aille voir.
Si le fait est exact, il faut reprendre la ferme à tout prix. Vous avez à votre disposition le 6è bataillon tout entier entre votre PC et Fleury. "
En vue d'une contre-attaque immédiate, il donne au commandant du 6è bataillon du 347è l'ordre de se porter à Fleury, prêt à en déboucher dans la direction de l'abri 320 et de Thiaumont. Le bataillon exécute son mouvement mais le renseignement ayant été reconnu inexact par avion, la contre-attaque n'a pas lieu.
Le Colonel commandant la 103è brigade adresse alors au Lieutenant-colonel commandant le 347è l'ordre suivant :
" D'après un nouveau renseignement, les troupes amies seraient toujours au Nord de la ferme de Thiaumont. Maintenir à tout prix la liaison avec les éléments de l'autre division qui est à votre gauche.
Le Général commandant le Corps d'armée rappelle qu toute tranchée perdue doit être immédiatement reprise par contre-attaque. "
Vers 18 h, l'infanterie allemande après avoir bousculé les rares survivants des positions de premières lignes, progresse vers Fleury. Elle signale ses emplacements à son artillerie à l'aide de fusées blanches. Déjà, des balles sifflent dans la rue du village.
Le Colonel commandant la 103è brigade qui se trouve de sa personne à Fleury, donne au commandant du 6è bataillon l'ordre verbal suivant :
" Au reçu du présent ordre, prenez vos dispositions pour contre-attaquer immédiatement tout ce que vous trouverez devant vous. Direction de marche : Abri 320, Ferme de Thiaumont. "
En même temps le Colonel commandant la 103è brigade donne au Lieutenant-colonel commandant le 291è l'ordre suivant :
" Le 6è bataillon du 291è contre-attaquera avec 3 compagnies, au reçu du présent ordre, dans la direction du ravin Chambitoux. Je compte qu'au cours de la nuit, non seulement l'ennemi aura son avance enrayée, mais encore qu'il sera rejeté. "
La 4è Cie du bataillon LENOIR est utilisée en soutien du groupe d'artillerie du ravin des Vignes, d'après l'ordre suivant adressé au Lieutenant-colonel commandant le 291è :
" Avec votre dernière compagnie du bataillon LENOIR, prenez vos dispositions pour dégager et protéger le groupe de 75 du ravin des Vignes. "
Ces deux contre-attaques se déclanchent à travers un tir de barrage d'une extrème violence et, malgré les pertes, parviennent en fin de journée à arrêter l'avance de l'ennemi, à le refouler et à s'établir de 150 à 200 m au Nord de la redoute 320.