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Le blog du 347e RI
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23 janvier 2014

La veille, dans l'après-midi du 8

Reprenons le JMO du 347è RI là où nous l'avions laissé fin 2013, au moment où les tirs de barrage français et allemands bien parallèles donnaient l'indice d'une attaque ennemie.

14h15
Le Lieutenant-colonel reçoit du Colonel commandant la 103è brigade l'ordre de se rendre compte si la Ferme de Thiaumont est réellement aux mains de l'ennemi, et dans ce cas de la reprendre à tout prix.
Un sous-officier agent de liaison est envoyé en reconnaissance avec mission de rapporter ce renseignement.

14h30
Le bombardement allemand atteint une violence inouïe.
Ordre est donné au Commandant AUBRY (6è bataillon du 347è RI) [de se préparer] à contre-attaquer éventuellement pour [reprendre] la Ferme Thiaumont. Il devra demander par téléphone de Fleury le concours de l'artillerie.
Une section de la CM 2 qui se trouve au PC abri cote 320 est mise à la disposition du Commandant AUBRY et chargée de se porter vers la Ferme de Thiaumont

15h
Le bombardement semble se concentrer sur la redoute cote 320. Une cheminée d'aération s'effondre ; plusieurs blessés, médecins et infirmiers sont ensevelis sous les décombres. Le sauvetage est rapidement organisé par les pionniers du 347è RI.

15h30
Les éléments de troupe abrités dans la redoute cote 320 prennent les armes, prêts à intervenir. Des grenades sont distribuées aux bombardiers.

15h50
D'après un renseignement d'avion, communiqué par le Colonel commandant la 103è brigade, les troupes amies seraient toujours à la Ferme de Thiaumont. Le régiment devra maintenir à tout prix la liaison avec les éléments de la Division qui est à sa gauche.

La reconnaissance du sous-officier poussée vers la Ferme de Thiaumont n'ayant pas eu de résultat, le Sous-lieutenant DE SAINT ROMAN reçoit la même mission et partant avec deux pionniers, traverse le barrage allemand.

16h
Une vive fusillade éclate à droite de l'abri cote 320. Le Sous-lieutenant [..] à peine sorti, accourt pour [...] ; l'ennemi est à 200 m au [Nord] et à 400 m à l'Est de l'abri cote 320. Il l'attaque à la fois par le Nord et par l'Est.

Le Lieutenant-colonel DE LAMIRAULT entraîne hors de la redoute les troupes qui y sont abritées :

" En avant, s'écrie-t-il, à la baÏonnette !
Nous n'allons pas nous laisser tuer dans cette cave ; nous mourrons au soleil, pour la France. "

Sous le bombardement toujours aussi violent, les hommes armés du fusil se précipitent à la suite de leur chef et occupent une tranchée organisée la veille autour de l'abri par les pionniers.
Le Lieutenant-colonel, en franchissant le parapet, tombe frappé d'un éclat d'obus à la gorge. Son corps est immédiatement ramené au Poste de secours dans l'abri cote 320.

Le Capitaine DELARUELLE adjoint au Lieutenant-colonel prend le commandement du groupe.

Les défenseurs de la redoute sont organisés en trois groupes ;

Sur la face Nord, le peloton des pionniers sous les ordres du Lieutenant COULONVAL. Il est appuyé par une section de la CM 2 du 347è que commande lui-même le Lieutenant AUBRY, avec le concours du Lieutenant CADART, agent de liaison de l'artillerie avec le PC redoute cote 320, qui remplit les fonctions d'observateur.

Sur la face Est, les téléphonistes et les signaleurs sous la conduite du Lieutenant téléphoniste REICHART, et le groupe [d'agents] de liaison et coureurs, commandés par le Sous-lieutenant DE SAINT ROMAN, soutenu par une section de mitrailleuses du 291è RI. Cette dernière fraction se tient en liaison avec la Cie DÉTRY (21è du 347è) en position au talus du chemin de fer.

Le Lieutenant BATTAGLIA du 348è RI, blessé à la sortie de la redoute, revient à peine remis de la commotion, pour soutenir les combattants. Il tombe de nouveau, frappé grièvement.
Les Lieutenants CADART, COULONVAL, REICHART sont successivement blessés.
Les corvées de munitions ravitaillent abondamment et sans arrêt les tirailleurs et les mitrailleuses et permettent de diriger un feu violent et continu sur l'ennemi qui tente de progresser et n'y réussit que très lentement.

17h
La 24è Cie et un peloton de la 23è reçoivent l'ordre de se porter sur la voie ferrée au Nord-Ouest du village de Fleury pour s'opposer à la marche d'un parti allemand et le refouler.

17h30
Le 6è bataillon se porte vers la Ferme Thiaumont. Il subit un violent tir de barrage et éprouve dans sa marche des pertes sensibles en officiers et en soldats.
Le Chef de bataillon AUBRY, le Capitaine adjudant major BOURRIANNE, les Lieutenants GIBERT et MARTEL sont blessés, le Capitaine THOREL est tué.
Le Capitaine GUDE prend le commandement du 6è bataillon.

17h45
Le Capitaine DELARUELLE demande des renforts à la 103è Brigade

18h30
L'avance des fractions allemandes vers la redoute cote 320 est définitivement enrayée par notre feu. Les survivants rebroussent chemin jusqu'à la crête à 200 m au Nord et à 300 m à l'Est de l'abri cote 320 et s'y fixent.
La nécessité de garder la redoute à tout prix, l'isolement et le faible effectif de ses défenseurs empêchent la poursuite immédiate de l'ennemi. L'artillerie française dirige un tir très vif sur sa ligne.

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