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4 juin 2016

Jusqu'à ce qu'on ait atteint le quantum

4 juin

La 52e Division passe à la disposition du 3e Corps d'Armée. Nous partons ainsi que le 320e RI en auto dans le circuit de Mixeville.

Il ne pleut plus. On n'entend plus le canon. Je fais le voyage dans une auto de tourisme : par Chaumont sur Aire, Souilly, Dugny, où nous arrivons vers 11h15. Le colonel va au QG du 3e Corps (Général LEBRUN). Il faut trouver des mulets pour les mitrailleuses. J'ai pu emporter mes poussettes et des brancards. Nous allons à Verdun (caserne Anthouard).

Vers 16 heures, arrive le 5e bataillon sans traînards. Je garde un malade. Je suis ému en voyant partir mon personnel.

Le 6e bataillon a débarqué au circuit de Mixeville cette nuit et fait grand halte à Landricourt. Il arrive fatigué vers 22 heures sans incidents et cantonne dans les caves de l'hôpital et des maisons voisines.

Dans la journée quelques obus tombent sur la ville. Nous avons visité les rues Chevert, Mazel, la maison du colonel est entièrement détruite.

Nous nous couchons sur des paillasses dans la cantine de la caserne.

Je suis moins ému qu'hier. Je commence à me rendre compte et non à vivre sur des on-dit.

Une certaine fierté d'être de ceux qui auront passé par là et risqué leur vie.

J'ai demandé à un officier combien de temps on restait dans cet enfer. Il m'a répondu :

" Jusqu'à ce qu'on ait atteint le quantum. "

ce qui signifie jusqu'à ce que le nombre de morts, blessés ou prisonniers ait réduit le régiment à sa plus simple expression. Expression charmante...

A 18h30, le 5e bataillon arrivé sans incidents vers 16 heures, part pour la ferme Thiaumont accompagné de son service médical complet : Aide-major SIREYJOL, médecin auxiliaire RIOU, malgré un bombardement intense.

 

 

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