19 septembre 1914

Extrait de la France héroïque et ses alliés - Tome 1 :

On ne pouvait supposer une horreur pareille. Les communiqués officiels du quartier général français, brièvement rédigés au bruit des batailles journalières, s'illuminèrent soudain, le 19 septembre, 10 heures du soir, d'une flamme nouvelle et inattendue, jaillissant du fracas des explosions et des écroulements :

" Les Allemands, qui, malgré des attaques d'une violence extrème, n'ont pu gagner le moindre terrain devant Reims, ont bombardé toute la journée la cathédrale. "

Le lendemain, 20 septembre 15 h :

" Les Allemands se sont acharnés sans raisons militaires, à tirer sur la cathédrale de Reims, qui est en flammes. "

C'est ainsi que Paris, la France, le monde entier apprirent avec horreur et angoisse l'attaque brusquée de l'un des plus beaux monuments édifiés par le génie humain. Ce crime fut commis par une troupe régulière, par des batteries d'artillerie savamment organisées et commandées par des officiers rigides, sous les ordres de généraux qui ont aboli ce que la guerre entre nations dites civilisées pouvait encore comporter de règlements et de lois, sous l'ordre suprême d'un souverain exalté par la toute puissance, enivré par l'orgueil de race, obéissant à la caste militaire qui l'a créé zet aux intérêts d'industriels et de commerçants qui prétendent asservir la terre entière comme leur cliente et leur sujette.