Les ponts sautent
Second extrait du carnet de Maurice DE BRUYN
Le 24 août 1914
Réveil à 3h1/2. A 10h, le 49e BCP vient nous relever à nouveau. Depuis ce matin des troupes de toute sorte battent en retraite, parmi lesquelles plusieurs ont eu pas mal de pertes. Repartons à 1h de l’après-midi pour Joigny. Arrivons vers 3 heures pour faire des tranchées sur la montagne face à la Meuse. Mangeons la soupe sur place. Descendons vers 8h1/4 pour coucher sur la route. Il fait froid.
Le 25
A 3h du matin, entendons sauter le pont de Joigny, puis un peu plus tard ceux de Brault et les deux de Château Regnault.
Vers 7h, montons faire des tranchées sur la montagne au-dessus du pont.
Vers 9h, apercevons avant-garde allemande sur les côtes au loin en face de nous, se dirigeant sur Nouzon. Vers 9h1/4 tirons sur un aéro allemand sans l’atteindre. Soupe sur place.
Vers 10h du matin, les premiers coups de feu éclatent à notre droite. C’est la 27e et la 23e compagnies de notre régiment qui sont restées dans les tranchées que nous avons faites à Nouzon. Tout autour, le canon nous paraît tonner au loin. Malgré tout, continuons et terminons les tranchées.
Mangeons sur place. Vers 7h1/2, une ½ section de chasseurs à pied tire sur des Boches qui bravement font leur soupe sur l’autre côté de la Meuse et ils se sauvent.
Notre 16e escouade est de garde à la tête du pont de Joigny.
Vers 1 heure, une sentinelle de chasseurs croit voir tire plusieurs coups de feu sans rien atteindre.
Avec l'aimable autorisation de la famille. Merci de ne pas reproduire sans autorisation